Car par Lui, et pour nous par Lui, tout le monde qu'il nous fait visiter
est fait de découvertes. De son adolescence, Jean-Pierre Alaux a précieusement cueilli les grâces et les canons de la beauté de la femme. Au cours des ans il les a perfectionnés et ce qu'il nous en exprime actuellement est le couronnement d'une beauté des plus pures, des plus parfaites. Les talents de peintre figuratif de Jean-Pierre Alaux lui permettent
une écriture précise de son sujet dans lequel la Femme ocupe
une place prépondérante, où le détail de la
transparence d'une peau fine et lisse, dispute à notre regard la
douceur veloutée d'un sein. Tandis qu'il nous tente par les courbures
d'une hanche aux infinis de tendresse prometteuse, et par les lignes d'un
corps aux harmonies sans égal. Mais ses qualités démonstratives sont portées plus
loin encore par l'esprit inventif d'un Jean-Pierre Alaux qui réinvente
le monde de la matière, comme celui des vivants. Si Jean-Pierre
Alaux redispose formes et volumes, si il crée l'étrange,
si le rêve devient quotidien, l'histoire qui les fait naître
contient le plus souvent les fondements d'une philosophie, parfois ancestrale,
pour ne pas dire d'une morale familiale. En effet, la très longue
lignée de la famille des Alaux fut entièrement nourrie à
la source des Arts et des Créateurs, et ce de générations
en filiations. Cependant il ne faut pas s'y tromper, Jean-Pierre Alaux sait parfaitement marquer quand il le faut et avec force, sa vision de sa réalité, tout en l'incluant dans les symboles qui vont ma marquer. Ainsi en est-il dans sa crucifixion. Toute la douleur psychologique de la Passion y est gravée dans les traits du visage de son Christ. Car le Christ de Jean-Pierre Alaux est son Christ, il est Son interprétation, Sa vision de l'événement qui a marqué à jamais l'humanité. Ce que nous dit dans son langage pictural Jean-Pierre Alaux est que : Par lui, est entrée la continuité de l'enseignement d'Israël, avec le respect de la Loi, et du Corps. Par lui s'est répandue la compassion de la souffrance des autres. Par lui est née la fraternité humaine, et qui demain s'étendra à toutes les vies. Par lui est née la notion de partage du brouet clair, comme de l'abondance. Par lui s'est développée la notion du pardon des juifs. Il faut le regarder, ce Christ de Jean-Pierre Alaux : Les marques de la trahison de ses apôtres n'y dissimulent pas celles de l'indifférence de ceux qu'il a soulagés et servis. Et pas plus que ne s'y dissimulent les stigmates causés par ceux qui n'entendront pas, ou qui déformeront par cupidité, ou par désir du pouvoir, son chemin de souffrances semé du cri interminable de son agonie. Son corps est témoin de son supplice physique, tournent terrestre de sa chair qui n'engloutit pas cependant celui de son esprit. Plaies ouvertes d'où se répand un sang nourri de toutes les parcelles de son être, et avec lequel il fera le don suprême, prix précieux de notre rédemption. Dans sa toile de Jean-Pierre Alaux, la croix est plantée sur une mappemonde bordée d'une demi fleur de soleil, symbole de notre monde. Elle est porteuse des poussières de nos vies défuntes, et incrustés dans son socle par la frontière sinueuse du bien et du mal, le yang et le yin des sages que précisent les chuffres 999 et 666. La Croix est aussi source des rayons qui a parcourent, avant d'éclairer le monde. De la tête du Christ des rayons en auréole sont chargés du sang rédempteur qui s'inscrit en rouge sur fond blanc, pour que Pureté et Souffrance cloisonnent l'univers, afin que soient marqués l'alpha et l'oméga que surmonte l'Infini d'Amour et du Temps. Car d'autres liront ces lettres dans le sens sacré de la droite vers la gauche. La Vierge cache les pleurs d'une mère que Saint-Jean ne peut consoler. L'univers entier qui est aux pieds du sacrifié, ne saurait engloutir l'instant où la chair devient esprit. Le linceul qui l'accompagne ne devient que le témoin lancé vers le futur incrédule et sur lesquel se sont inscrites toutes les valeurs du grand Pourquoi de la Création. Si Jean-Pierre Alaux a réinventé le monde,
c'est parce que le philosophe, l'humaniste qui est en lui a voulu nous
laisser un message codé, car il ne faut pas donner les perles des
mots aux pourceaux, faute de quoi ils en font des déchets qui polluent
les esprits.
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