Georges HOSOTTE -Artiste inspiré, il a dérobé
les lumières de la colline de Vézelay
par Christian GERMAK
Vézelay, lieu où germe une énergie qui conduisit
des milliers d'hommes d'occident jusqu'en orient. Vézelay c'est
là où il y a à peine un millier d'années coulait
le fleuve de la foi qui entraîna les peuples d'Europe jusqu,aux
portes de l'Asie. Vézelay, c'est là où aujourd'hui
Georges Hosotte a trouvé les sources de son inspiration. Comme
un long fleuve tranquille, les lumières qu'il capte pour ses toiles
le conduisent depuis les hauteurs de la Colline sacrée et de sa
cathédrale, jusque au loin "quelque part" dans le Sud
de la France.
Homme à la barbe fleurie et aux cheveux blancs, l'Artiste rassemble
autour de lui les fruits mûrs de ses nombreuses méditations
et poursuit la quête qui le conduit d'émerveillement de la
nature en émerveillement du monde.
Georges Hosotte peint ce qu'il crée, et crée son imaginaire.
Observateur, il voit, et prend conscience de ce que nous regardons sans
le voir. Il définit, et nous montre, les reflets étincelants
des premiers rayons de soleil, lorsqu'ils viennent caresser délicieusement
les bourgeons naissants d'un cerisier en fleurs. Hosotte détaille,
et nous montre les frissons de l'air qui chassent les brumes de la nuit.
Révélant la nature, lui ôtant son voile virginal des
premières heures de la journée, en lui donnant toute sa
vigueur, pour mieux divulguer les mérites des paysages lointains.
Si l'aube du matin éclaircit la vallée, et rend son intensité
à chaque détail, celle du soir enflamme l'horizon et incinère
le jour, pour que seule subsiste la cendre, encore rouge et chaude, des
souvenirs éteints.
Entre les deux, c'est le drame et les joies de chaque heure que le peintre
emmagasine. Georges Hosotte moissonne avec ses paysages les émotions
colorées des heures et les rassemble dans un bouquet de toiles
qu'il expose pour nous. Sa sensibilité de peintre, il la sème
à tous vents, et en recueillant ses fruits, pose des couronnes
éparpillées ça et là sur ses toiles.
Mille et mille reflets se traduisent ainsi en autant de vibrations dont
il répand la blancheur comme un parfum qui viendrait s'accrocher
aux branches des arbres. Tandis qu'à leurs pieds un peu de brun
s'étale en couche. C'est celui de la terre nourricière,
elle contient tout le passé de l'humanité et la glaise qui
la compose toujours. Tout contre, c'est une touffe de verdure. C'est elle,
l'herbe, avec laquelle le peintre fait une couche fine et délicate,
qu'il répand sur terre, pour qu'en ce printemps les couples enlacés
s'y reposent et connaissent le paradis.
Si Georges Hosotte peint assidûment la vigne de Bourgogne, c'est
qu'il y a trouvé le calice dans lequel la sève de la plante,
par son hymen avec le dieu soleil, va enfanter le nectar qui enivrera
les sens des hommes, et les libèrera des douleurs du quotidien.
Par lui, Georges Hosotte, la Nature s'est révélée,
et prodigue ses bienfaits.
L'Artiste a découvert ce que l'homme ne voyait pas le Paradis
sur terre, l'Eden des légendes.
Georges Hosotte, témoin des merveilles de la nature ne cessera
de nous en montrer les mérites. Depuis sa retraite picturale, tel
un moine qui relit et fouille la Bible pour y trouver la vérité,
Georges Hosotte scrute la pierre philosophale et sort de son cabinet de
réflexion pour se diriger vers la lumière, afin de mieux
chanter les louanges d'une création qui vit et se renouvelle sans
cesse.
Une création qui diffère avec le lieu, avec les heures,
les jours, les saisons, et dont les couleurs sont témoins. Georges
Hosotte crie et chante le bonheur, il le grave et l'incruste dans ses
toiles. Elles sont à la fois témoins et actrices de sa joie
de vivre. Une joie de vivre dont chacun voudrait bien emporter ne serait-ce
que quelques bribes.
Avec Hosotte, le peintre rejoint le sage, pour qui tout se résume
en un long moment de méditation, tandis que passe le Temps.
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