Nous vivons des temps obscurs où les malentendus et la confusion règnent largement sur le monde sophistiqué des arts, et pourtant la création, fille de l'ombre, est toujours féconde. L'exercice de la peinture relève de la passion, de la vocation ou du simple plaisir.Chacun se reconnaît selon l'exigence qui l'oblige. Dans sa nuit le peintre est muet - silencieux - solitaire. Il n'est pas son oeuvre mais le lieu qui en permet l'éclosion. Le destin de la toile achevée est, assurêment, de se défendre seule, sans le discours de son auteur. Peut-on rêver d'un espace où chacun engage l'authenticité et la ferveur de son émotion - ou la connaissance n'est pas une puissance mais un privilège - ou l'attention et l'écoute s'unissent pour l'accueil ? Ceci afin de faire alliance, au plus près, entre la peinture et le monde de la peinture - entre l'acte de peindre et l'exposition. La célébrité étant de surcroît, toujours ambigüe, relative et aléatoire, seules restent les oeuvres dans la nudité de leurs vérités.
Bernard LOUEDIN |